Le Sommet sur les systèmes alimentaires : quels enjeux ? [en]

Le Sommet des Nations unies pour les systèmes alimentaires se tient les 23 et 24 septembre. Après deux années de mobilisation et de négociation ce Sommet est l’occasion de formaliser les engagements des États membres et de l’ensemble des acteurs concernés en faveur d’une transformation des systèmes alimentaires vers des modèles plus durables et contribuer à atteindre les objectifs du développement durable en 2030.

JPEG

Pourquoi un Sommet sur les systèmes alimentaires ?

Les systèmes alimentaires correspondent à l’ensemble des règles de fonctionnement, des modes d’organisation, des technologies et des pratiques qui déterminent les modes de consommation, de production, de transformation, de conditionnement, de stockage et de distribution des biens alimentaires. Un système alimentaire durable est ainsi censé assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous, sans compromettre les bases économiques, sociales et environnementales permettant aux générations futures d’assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Les conflits, les effets du changement climatique, les crises économiques sont les principaux déterminants structurels de l’insécurité alimentaire dans le monde. Cette tendance s’est accentuée avec la crise engendrée par la COVID-19, qui a créé un choc d’une ampleur majeure. Selon le rapport sur l’Etat de la faim dans le monde de la FAO, 811 millions de personnes souffraient de faim chronique en 2020. Si l’on ajoute la malnutrition sous toutes ses formes, plus de deux milliards de personnes ne mangent pas suffisamment ou mal, ou sont en situation d’obésité. D’autres menaces importantes pèsent aujourd’hui sur les systèmes alimentaires : la dégradation de l’environnement, la pression démographique, les changements de régimes alimentaires, les évolutions des marchés internationaux, la multiplication des catastrophes naturelles et des conflits, la croissance des inégalités socio-économiques.

Les systèmes alimentaires peuvent aussi être la source de ces dérèglements globaux. On estime ainsi que 21% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde sont réalisées par les secteurs agricole et forestier et 14,5% à l’élevage ; en 2020, 70% de la consommation d’eau douce dans le monde était imputable à la production agricole. Les différents crises dues aux zoonoses et ravageurs de ces dernières années ont aussi rappelé l’impact des systèmes alimentaires sur la situation sanitaire mondiale et l’importance de l’approche « Une seule santé » que la France soutient à travers l’initiative PREZODE et le Panel d’experts de Haut niveau « Une seule santé ».

Les systèmes alimentaires sont donc aussi porteurs de solutions. Ils doivent engager une transformation vers des modèles plus durables, en termes environnementaux (préservation des écosystèmes et des ressources, lutte et adaptation au changement climatique), économiques (garantir la prospérité économique et les emplois dans un secteur qui emploi la majorité de la population dans les pays en développement) et sociaux (lutte contre des inégalités en croissance). L’enjeu est également de les rendre plus productifs, afin de répondre à des besoins alimentaires mondiaux en hausse de 35% d’ici 2030.

A la croisée des enjeux de sécurité alimentaire et nutritionnelle, de santé, de changement climatique, de préservation des ressources naturelles, de lutte contre la pauvreté et de rémunération juste des agriculteurs familiaux, la transition vers des systèmes alimentaires sains et durables est nécessaire à l’atteinte des 17 objectifs de développement durable de l’agenda 2030.

Le Sommet s’inscrit plus généralement dans un contexte d’attention renforcée de la communauté internationale à ces questions, à la fois aux Nations Unies (Conseil de sécurité, COPs), mais aussi dans le cadre du G7 (Déclaration sur la prévention de la famine et les crises humanitaires, 5 mai 2021), du G20 (Déclaration de Matera sur la sécurité alimentaire, 29 juin 2021) et du One Planet Summit.

JPEG

L’engagement de la France pour la transformation des systèmes alimentaires

Consciente de ces défis majeurs, la France a participé activement au processus de préparation du Sommet, avec une mobilisation interministérielle impliquant aussi nos instituts de recherche agronomique et de développement.

Aux côtés du Sénégal, la France s’est mobilisée pour la coalition en faveur de l’agroécologie, dont l’objectif principal est d’assurer la sécurité alimentaire des territoires tout en contribuant à leur durabilité sociale et au bien-être des populations locales en s’appuyant sur la biodiversité et les services écosystémiques. Des initiatives telles que l’accélérateur de la Grande Muraille verte, annoncée par le Président de la République française, M. Emmanuel Macron, lors du Sommet One Planet en janvier 2021, seront valorisées dans le cadre de cette coalition.

La France a porté, avec la Finlande, la création de la coalition « alimentation scolaire », initiée par le Programme alimentaire mondial (PAM). Cet engagement contribue à répondre aux défis de la lutte contre la malnutrition des enfants, de l’accès à l’éducation, notamment pour les filles, de la santé et du développement de l’économie locale - des priorités pour la France menacées par la crise de la COVID-19.

La France soutient également la coalition des Banques publiques de développement (BPD). Cette coalition, portée par le FIDA en lien avec la Cassa depositi e prestiti (CDP) et l’Agence française de développement (AFD), vise à créer une plateforme destinée aux BPD, dans le but de partager leurs bonnes pratiques et leur savoir-faire, faciliter la coopération technique et mettre en place des partenariats innovants.

Pour aller plus loin :
Consultez le site du Sommet sur les systèmes alimentaires

Dernière modification : 01/10/2021

Haut de page